samedi 25 février 2012

3-1) Le film de l'Univers vu à l'envers première étape 2009-1979


3-1) Le film de l'Univers vu à l'envers première étape 2009-1979

Dans ces articles, je voudrais approfondir ma réflexion sur "le visage de Dieu" écrit par les frère Bogdanov et celle de mon article dans mon blog de reflexions à travers le livre de Igor et Grichka Bogdanov: "Au commencement du temps"


Mes articles dèjà parus dans cette rubrique: introduction. Le visage de Dieu. 


Voir aussi à la fin de cet article les blogs trouvés en faisant des recherches sur internet ainsi que le texte de Xavier Sallantin sur la singularité finale.



Le film de l'Univers remonté à l'envers vu par les frères Bogdanov.



1) Remonter le temps? Départ: 2009.
Au pied de la Tour. La guérite du gardien...
Remonter le temps? On le fait souvent en se remémorant une date, un évènement ou en expliquant ce qui s'est passé à un moment déterminé de notre vie, à un moment de l'Histoire...Mais imaginer comment je pourrais voir le monde en revenant en arrière progressivement depuis 2009 est inhabituel et semble assez difficile à réaliser, même dans l'imaginaire. Mais je trouve cette idée fascinante. Alors, avec les frères Bogdanov, imaginons que nous sommes à Paris, quelque part au pied de le tour Eiffel...
C'est là que va commencer le voyage fantastique. L'Univers existe depuis 137 millions de siècles (100 millions de milliards de secondes, ce qui semble peu face aux 3 milliards de secondes de durée moyenne d'une vie humaine). En fait, tous les éléments de l'Univers, jusqu'au moindre détail est inscrit dans le passé, le long de ce que les physiciens appellent une "ligne d'Univers" . la ligne d'univers, cette belle expression introduite par Einstein, désigne la trajectoire d'un objet lorsqu'il voyage à travers l'espace-temps en 4 dimensionsOn peut aussi parler du  cône d'UniversLa topologie du cône de lumière trouve son origine dans les relations d'antériorité et postériorité des évènements relativistes, ce qui permet de faire la distinction entre un évènement dans le passé d'un autre ou dans le futur de celui-ci. De ce point de vue, une voiture, par exemple, possède sa ligne d'Univers, bien à elle, et totalement unique: à chaque instant, elle s'est trouvée "quelque part", dans l'espace et dans le temps, et, en un certain sens, cela reste vrai à l'échelle de l'Univers entier. Pour remonter dans le passé, nous allons rebrousser chemin le long de notre ligne d'Univers, un peu comme si nous revenions en arrière sur une route. 
Avec les années, la science et la technique se retireront lentement du monde, comme une mer qui s'éloigne d'une plage à marée basse. Les objets engendrés par le progrès deviendront de plus en plus simples et finiront par disparaître les uns après les autres chaque fois que nous irons un peu plus loin dans le passé. Le monde verra son niveau total d'information diminuer: son "infosphère" deviendra de plus en plus petite. L'"infosphère"  contient deux types d'informations: celle issue de la nature et de son évolution et celle qui résulte des activités humaines. La première correspond à l'information "naturelle", qui "code" les lois (physiques, biologiques, génétiques). La seconde est directement liée à l'action de l'homme sur son environnement. Elle correspond à l'information "artificielle" engendrée, entre autre, par la technologie. Alors que l'accroissement de l'information naturelle s'étend tout au long de l'histoire de l'Univers sur des milliards d'années, celui de l'information artificielle va en s'accélérant. 
En remontant vers la passé, le temps jouera une étrange partition à l'envers; il perdra chaque année un peu plus d'intelligence. Le nombre d'équipements 'technologiques" et leur capacité diminuent et l'information globale du monde se réduit, et ce parce que "l'infosphère" devient de plus en plus petite. Par exemple, au XVIIIème siècle, "l'homme moyen" (avec les précautions à prendre sur le sens de ce mot) manipulait tout au long de sa vie la même quantité de bits d'information qu'un citoyen de 2009 en une seule journée, jusqu'à ce que l'Univers se disloque en particules de plus en plus élémentaires.

2) Pour commencer le voyage.
Pour commencer le voyage, avec les frères bogdanov, prenons comme repère cet énorme rocher qui affleure entre les herbes du jardin de Chaillot, tout comme les blocs mythiques de Fontainebleau; sur la guérite d'entrée, la peinture est un peu défraîchie et près de là, une marchande de journaux se tient dans son kiosque. Premier bond en arrière: un journée dans le passé. Test de mon téléphone: il fonctionne parfaitement. La dizaine de mails que je viens de recevoir (véridique) s'ajoute aux 200 milliards de mails et de spams échangés en un jour dans le monde en 2009. Depuis le départ, rien n'a encore changé si ce n'est que des détails, à peine visibles. En particulier l'information ne varie pas dans ce laps de temps de la journée. 
Mon ordinateur portable, doté d'un disque dur de 300 gigabytes, que j'interroge maintenant, me renvoie des images de la tour Eiffel. En unités informatiques, le "byte" représente 8 bits, c'est à dire 1 octet ou encore un caractère (lettre a par exemple). Un mot ordinaire représente une dizaine de bytes, un page imprimée autour de 2000 bytes. Le mégabyte représente 1 million de caractères (un livre de 500 pages en moyenne  et le gigabyte 1000 fois plus, soit 1 milliard de caractères (1000 livres de 500 pages environ). Si un portable affiche 32 gigabytes, cela signifie qu'on a dans notre poche l'effarante quantité de 32 000 livres. Au-delà, on trouve le térabyte (1000 gigabytes) ou encore une bibliothèque de plus de 1 million d'ouvrages correspondant à une forêt de plus de 100 000 arbres. Puis, toujours plus haut le petabyte soit 1 milliard de livres, à peu près tous les livres de toutes les bibliothèques et librairies de France) et l'exabyte, 1000 petabytes, soit 1000 milliard de livres. Le stockage de de la totalité des informations existant en 2009 sur terre et sous tous les supports (disques durs, livres...) représenterait environ 500 exabytes. C'est à la création de cette quantité d'information phénoménale que la civilisation humaine a abouti, et elle ne cesse d'augmenter exponentiellement. 

3) Deuxième bond en arrière - 2008.
RoadRunner
Abandonnons ces questions vertigineuses pour effectuer un deuxième bond en arrière de un an. Là encore, le décor n'a guère évolué le détails ne sont plus les mêmes, la peinture dans le square du Trocadéro est un peu plus fraîche, mais la marchande de journaux est toujours là. En dehors de quelques détails, il serait impossible de dire que nous avons plongé de un dans le passé. Portant le flux d'informations numériques qui parcourt notre monde a déjà diminué: près d'une centaine d'exabits en moins, soit environ 100 000 milliards de livres de 500 pages chacun! C'est époustouflant et vertigineux! Il faut ici rappeler que selon les chercheurs de l'Université de Berkeley, le volume d'informations stockées depuis des milliers d'années (sous forme écrite ou numérique) par l'humanité entière, s'élève en 2002 à 5 exabytes (en majorité ces informations sont conservées sur support papier, sur CD et sur DVD). En 2008, il représente environ 246 exabytes et il est estimé à 600 exabytes (?) en 2010. A ces chiffres il faut ajouter les flux audio et vidéo qui ne sont pas stockés de manière permanante et sont estimés à environ 300 exabytes en 2008. Et il est prévu que cet écart s'accroisse de 20% par an. Pour donner un sens à ces chiffres, on peut prendre l'exemple de RoadRunner, le supercalculateur le plus puissant du monde en 2008. Il est doté d'une capacité de calcul qui dépasse la pétaflop (roadrunner vu par aietech.com/leblog. ou par le blog de Sylvain Renard). Qu'est-ce à dire? Simplement que pour égaler une seule journée de calcul  de RoadRunner, il faudrait demander aux 6 milliards d'être humains de calculer jour et nuit sans interruption, pendant 46 ans. 
C'est étourdissant! En prenant alors le portable, on peut constater que la communication est claire. Pourtant, quelques services ne fonctionnent plus: la TV n'est plus accessible en 2008 et le système de géolocalisation ne fournit aucune donnée valable. Et la même chose vaut pour la WIFi de la Tour Eiffel: elle n'a pas encore été mise en service.
Avant de poursuivre, faisons une étape météo par les  neiges de fin janvier 2007 et l'été caniculaire de 2003...

4) Un nouveau saut, dix ans en arrière, en 1999.




 

écran plasma
1999 - souvenirs d'un tempête dévastatrice, année de soutenance des thèses pour les frères Bogdanov, Jacque Chirac en est à le quatrième année de son premier septennat. Supposions que nous émergions le 11 août au matin. Et là, première découverte: "il est plus de 11 heures, mais il fait presque noir. La Tour Eiffel disparaît, engloutie par les ombres en plein jour". C'est en effet la dernière éclipse totale de soleil du millénaire (voir aussi éclipse de soleil 11 août 1999 ou 11 août 1999
Le gardien du square est déjà dans sa guérite, mais il est beaucoup jeune. La vielle marchande de journaux est assise, elle aussi, à la même place. Elle se ressemble déjà. Dans la guérite, un détail est frappant: à la place de l'écran plasma, près de la fenêtre, un gros poste de télévision donne les images d'un match de boxe dont les couleurs sont un peu artificielles et beaucoup moins nettes. Combien d'informations a-t-il perdues par rapport à l'écran plasma de 2009?
Ce n'est pas seulement la télévision du gardien qui a perdu de l'information, c'est le monde tout entier: l'infosphère a perdu plus de 300 exabytes en 10 ans. Pour s'en rendre compte, il suffit tout d'abord d'afficher notre téléphone.Les réseaux 3G et Edge ne s'affichent plus à l'écran. A la place nous voyons seulement pointer deux barres qui indiquent que nous captons Itineris, le seul réseau disponible à cette époque. Si alors nous pressons sur la touche de l'icône de Safari, nous pouvons constater qu'Internet ou internet (sur wikipedia), ne fonctionne plus (seule la page d'accueil, stockée en mémoire, s'affiche à l'écran). Mais aucune autre ne vient prendre le relais. La messagerie visuelle, la TV, le GPS, le service Météo, YouTube, l'Apple store, l'IpodSpot'Finder, etc., ne fonctionnent pas non plus, bien sûr. Cela traduit une nouvelle baisse de la jauge d'information. Alors qu'en 2009, l'humanité aura généré une centaine exabytes d'information nouvelles, bien plus que des 10 000 années qui précèdent (et qui s'ajouteront aux 246 exbytes d'informations déjà stockées), en 1999, elle aura seulement généré 1,5 exabyte, soit 250 mégaoctets de nouvelles données de toutes sortes par habitant. 
Un autre indicateur est le nombre de visiteurs à la tour Eiffel: 5 millions de personnes l'ont visitée en 1999, bien moins que le 8 millions escomptés en 2008. par ailleurs, certaines transformations commencent à se faire sentir. Les voitures sont légèrement différentes et les véhicules auxquels nous sommes habitués aujourd'hui ne sont pas encore nés, bien que de nombreux modèles connus en 2009 circulent déjà dans les rues.Les téléphones portables existent déjà, mais ils sont lourds, très encombrants et leurs écrans paraissent ridiculement petits. Les baladeurs numériques (Ipods et autres minuscules MP3) avec leurs écrans plats et leur mémoire vertigineuse n'existent pas encore (peut-être en rêve?). Pour le moment on doit se contenter de ces gros boîtiers en métal qu'on appelle les "walkman", un mot aujourd'hui disparu dans lequel on glisse les disques. Il y a pire, ce sont les lecteur de minicassette: finis les milliers de morceaux stockés sur un timbre poste, on a accès à une vingtaine de chansons au plus, et il faut faire défiler la bande magnétique durant de longues minutes. 

5) Mais remontons 20 ans plus tôt, en 1979  pour voir vraiment des transformations du paysage. 

Arrêtons nous en 1982. La gardien du jardin est un jeune homme. La guérite vient d'être repeinte et à l'intérieur, le poste de télévision est tellement gros qu'il est placé sur un support spécial et il délivre une image floue aux couleurs factices. On est bien loin de performances obtenues 10 ans plus tard. Quant à la marchande de journaux elle est beaucoup plus jeune et marche à présent sans canne. Sur l'esplanade du Trocadéro, le panorama est toujours le même, l'Ecole militaire, la Tour Eiffel, le Champ-de Mars, à ceci près que "la dame de fer" n'a pas encore été repeinte. 
Mais les vrais changements sont ailleurs. Les voitures sont maintenant méconnaissables si on excepte quelques modèles qui ont traversé le temps, comme la légendaire "Coccinelle". Pour le vêtements, les hommes portaient à l'époque de larges cravates multicolores et les femmes déambulaient en vestes épaulées et en jupes droites , légèrement au dessus du genou. En 1979, une des différences qui sautent aux yeux est l'absence de téléphone, plus un seul mobile dans les mains ou à l'oreille des passants. "L'ordinateur portable n'est encore qu'un souvenir enfoui dans l'avenir". La puissance des machines qui existent à cette époque a été divisée par un million. Il n'y a ni baladeurs numériques, ni consoles de jeux, ni GPS... Si nous déverrouillons notre iPhone, rien ne marche. L'écran d'accueil est bien allumé, avec toutes ses icônes, mais aucune fonction de communication n'est accessible, il n'y a plus de réseau. Le monde à cette époque est  profondément différent. La science n'est pas diffusée comme en 2009, avec les possibilités dues à internet. Dans le kiosque de la marchande de journaux, le magazine Science et Vie n'a consacré qu'un entrefilet à l'expérience du physicien Alain Aspect de l'Institut d'optique d'OrsayL'expérience d'Aspect est, historiquement, la première expérience qui a réfuté de manière satisfaisante les inégalités de Bell dans le cadre de la physique quantique, validant ainsi le phénomène d'intrication quantique, et apportant une réponse expérimentale au paradoxe EPR, proposé une cinquantaine d'années plus tôt par Albert Einstein, Boris Podolsky et Nathan RosenCette expérience a été réalisée par le physicien français Alain Aspect à l'Institut d'optique à Orsay entre 1980 et 1982. Cette validation de la non-séparabilité quantiquec'est à dire le fait que deux objets quantiques qui ont interagi dans le passé, comme deux particules, ne peuvent être représentées indépendamment l'une de l'autre: même séparés dans l'espace, ils doivent être représentés globalement, comme s'il ne s'agissait que d'un seul et même objet. Le marchande de journaux peut-elle considérer cette inséparabilité autrement que bavardage? Le Figaro et France-Soir sont deux journaux différents et pourra-t-elle jamais les considérer comme un seul et même objet.  C'est sans doute ce qui m'a amené à écrire mon blog pour mes poser des questions sur les limites de le connaissance et sur le monde quantique.
La jauge de notre "retour dans le passé" indique que l'infosphère est alors, en 1979, environ 500 fois plus petite que celle de l'année 2009 et le nombre de visiteurs de la Tour Eiffel est tombé de 8 millions à 3 429 517 personnes. Dans le chapitre suivant, nous continuerons notre voyage de 1979 à 1830...






Compléments à cet article: a) sites trouvés en faisant des recherches sur internet pour ces articles, b) texte de Xavier Sallantin sur la singularité finale, c) mon article: Les limites de la connaissance 6-2) Réalisme et monde quantique: éléments de physique quantique  .


deviant art: the fractal universe http://fav.me/d45vtee


a) sites évoques dans ce article: 

Théorie:


 *blogs sur le big bang:


*blogs  Groupes quantiques.

*blogs sur le principe holographique

*blogs sur l'entropie

*Blogs sur la complexité.


*Autres blogs.
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